03 janvier 2009
La montagne australe
Les chemins sont tout humides de rosée. C'est la raison pour laquelle j'ai refusé de sortir dès le matin au point du jour. Sur les chemins la rosée est très abondante, ce serait une faute grave de la fouler de mes pieds avant l'entier accomplissement des cérémonies matutinales. Je ne veux pas m'en rendre coupable. Je ne dois pas non plus tailler, ni abattre, ni même rabattre ce poirier sauvage aux rameaux si touffus et aux fruits si doux, car elle s'est arretée, abritée et reposée sous son dense feuillage.
Le tonnerre gronde sourdement, toujours du coté de la montagne australe. Les fruits tombent du prunier; il n'en reste plus que les trois quarts. Puissent les bons jeunes gens qui les désirent, profiter de cet heureux jour. Les fruits tombent du prunier; il n'en reste plus qu'un tiers. Puissent les bons jeunes gens qui les recherchent, venir aujourd'hui. Les derniers fruits sont tombés du prunier; je les ai recueillis dans le panier plat à bords arrondis. Puissent les bons jeunes gens qui les recherchent et les désirent, venir sans retard en profiter.
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02 janvier 2009
Les lentilles d'eau
L'armoise blanche cueillie aux abords des bassins et sur ses îlots peut servir à faire des offrandes ou à élever des vers à soie. La tête parée de cheveux enfoulardés les paysannes, dès le matin, s'éloignent d'un pas lent dans les prés où les grillons chantent toute la journée. Elles cueillent aussi des lentilles d'eau dans la vallée sur le bord du courant. Elles disposent les plantes cueillies dans des paniers, les uns carrés, les autres ronds. Elle les feront bouillir dans des chaudières ou des fourneaux, les unes en fonte, les autres en terre. Qui préside à ce travail si délicat ? Ce devrait être une jeune femme respectueuse aux gestes de Princesse.
Mais je ne vois pas apparaître la Princesse, ni son mari. L'inquiétude et l'affliction agitent mon coeur. Quand je l'aurai retrouvée mon coeur redeviendra calme et profitera d'un peu de repos. La pie sait que quand elle aura fait son nid, la tourterelle l'occupera, en jouira, et le remplira de sa progéniture.
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01 janvier 2009
Les arbres sans ombre
Dans ce pays il est des arbres si hauts qu'on ne peut se reposer à leur ombre. Sur les berges de la rivière il est des jeunes filles qui se promènent ; il est aussi impossible d'ébranler leur vertu que de de se lover à l'ombre de ces arbres. Je voudrais couper et recueillir les arbustes épineux avant qu'ils ne s'élèvent trop haut au-dessus des autres arbrisseaux destinés au chauffage. Mon estime pour la vertu de cette jeune fille est telle que je m'abaisserais volontiers jusqu'à porter la nourriture à son poulain. Pourtant, il est aussi impossible d'ébranler sa vertu que de traverser ce torrent à gué. Je voudrais couper et recueillir l'armoise qui s'élève au-dessus de ces autres plantes destinées au chauffage; mais il est impossible de traverser ce torrent à gué comme de naviguer dans son lit en radeau.
Ça n'est pas de gémir que j'ai envie, mais de nager dans son lit majeur !
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