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10 janvier 2009

Le gué profond

L'eau turbide du fleuve K. paraît encore plus trouble aux abords du confluent de la rivière W. aux eaux si limpides ; cependant elle reste claire auprès des berges où le courant est moins rapide et charrie ainsi moins de limons en suspension.

Quand l'eau est profonde, nous la passons en radeau ou en barque ; quand elle ne l'est pas, c'est à gué que nous passons, ou à la nage si nous n'avons pas de charge à transporter. Sans relâche nous travaillons et faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour remplir notre mission. Chaque fois qu'une assistance est sollicitée, nous faisons tout avec nos pieds et nos mains pour répondre à cet appel.

Nous avons fait provisions d'excellents légumes pour passer l'hiver. Mais nos fourrures de renard sont déjà usées parce que nous sommes restés trop longtemps ici. Pourquoi nos amis tardent-ils à nous rejoindre et nous relever ? Sans doute attendent-ils des alliés. Amoindris, relégués au dernier rang, nous sommes comme des enfants errants et dispersés.

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09 janvier 2009

La plaine obscure

Le vent souffle avec violence. Je regarde la plaine, me mets à rire, et accable ce pays de sarcasmes et plaisanteries. Je sens comme un agacement au fond de moi. Le vent souffle depuis le début du jour, et il tombe maintenant comme une pluie de poussière. Je ne peux m'approcher ni m'éloigner. Longtemps, longtemps je regarde la plaine. Tout le jour le vent a soufflé, accompagné de nuages. Et demain le vent et les nuages reparaitront. Je veille sans dormir et à force de scruter la plaine, j'ai la vue qui s'embrouille. Le vent et les nuages obscurcissent définitivement le ciel. Le tonnerre fait entendre un murmure menaçant. Je veille mais je ne vois plus la plaine. Son image ne me quitte pas mais que peut-il se passer là bas ?

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06 janvier 2009

La planète affectueuse

O soleil, ô lune, qui répandez ici-bas votre lumière et vos bienfaits, voyez comme les hommes ne sont plus aussi sages qu'ils furent. Auront-ils un jour la ferme détermination de régler leur conduite ? Pourquoi ne démontrent-ils que peu d'attention à leur terre ? O soleil, ô lune, qui inondez cette planète d'un océan de lumière, voyez comme ces hommes la traitent peu amicalement. Pourquoi ne répondent-ils pas à l'affection qu'elle voudrait leur donner ? O soleil, ô lune, quand vous arrivez de l'orient, entendez vous ces hommes qui parlent bien et voyez vous comme ils agissent mal ? Quand prendront-ils une sage et déterminée résolution ? Ils la traitent comme si elle méritait l'oubli. O soleil, ô lune, pourquoi nos ancêtres ne nous ont-ils pas expliqué les soins et attentions qu'ils portaient à leur planète maison jusqu'à la mort ? Ces hommes répondent à son affection par des traitements injustes.

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05 janvier 2009

La barque de bois de cyprès

Comme une barque de bois de cyprès ballottée avec violence, errant à la merci des flots, j'éprouve une douleur cruelle dans cet environnement. Le vin ne manque pas pourtant pour me distraire, mais rien ne réussit à dissiper mes insomnies. La peur tourmente mon coeur ; une troupe de personnes viles me poursuit de sa haine. J'ai cru voir beaucoup d'afflictions et vu souffrir de bien des outrages. Je pense à tout ce malheur et ne veux pas rester dans le silence. Pourquoi est-ce le soleil et non la lune qui décroît ou s'éclipse ? Mon coeur n'est pas un miroir et je n'y puis découvrir la cause de cette disgrâce. Il n'est pas non plus une pierre qui roule, il n'est pas versatile. Mon coeur n'est pas une natte qui s'enroule, il ne manque pas de droiture. Ma conduite n'est pas répréhensible.

J'ai sollicité mes frères et amis, mais je ne puis compter sur eux. Quand je leur expose mon infortune, leur colère éclate contre moi.

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04 janvier 2009

Les vêtements de toile

Quand le vent souffle, les vêtements de toile ne sont pas assez chauds et doivent être abandonnés. Chaque chose ne vit qu'un temps : le temps de la faveur est passé pour eux. Et chaque chose vit en son temps : celui de l'insouciance est passé pour moi. Je me rappelle les projets des plus fougueux et les enseignements des plus sages. C'est la lutte éternelle entre la poursuite de l'objet des désirs et le respect de la finalité des devoirs.

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